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Les zones de rejet végétalisées : des services rendus par la nature

Les zones de rejet végétalisées : des services rendus par la nature

Publié le 25 mars 2018

L’Organisation des Nations unies a choisi cette année, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau le 22 mars, d’explorer les différentes manières dont la nature peut permettre de surmonter les défis de l'eau du 21ème siècle. C’est l’ambition des zones de rejet végétalisées, qui se développement sensiblement en France depuis une quinzaine d’années.

Qu’est-ce qu’une Zone de Rejet Végétalisée ?

Les Zones de Rejet Végétalisées sont des espaces végétalisés, souvent proposés en complément et à l’aval des stations d’épuration pour créer un espace tampon entre la station d’épuration et le milieu récepteur de rejets des eaux usées traitées.  Ces aménagements ne font pas partie du dispositif de traitement des eaux usées mais sont généralement inclus dans le périmètre de la station. Depuis 15 ans, la France enregistre un fort développement de ces dispositifs, qui sont désormais plus de 500 sur l’ensemble du territoire.

A quoi servent les Zones de Rejet Végétalisée ?

Elles visent à réduire l’impact des rejets d’eaux usées traitées sur le milieu naturel récepteur. Plusieurs mécanismes peuvent y contribuer : tamponnage hydraulique, physico-chimique et même amélioration de la qualité chimique. En effet, selon leur conception, elles peuvent favoriser la disparition des polluants résiduels (même à faible concentration) dans le cycle de l’eau en complément des procédés d’épurations classiques. Par ailleurs, les habitats humides créés constituent un environnement propice au développement de la biodiversité locale.

Cependant, le plus souvent, ces objectifs ne sont pas explicités lors de la conception de la zone de rejet végétalisée, et ne font pas l’objet d’un suivi technique ou scientifique qui permettrait de les quantifier.

Vers un nouveau concept des zones de rejet Végétalisés avec les Zones Libellule® :

Depuis quelques années, SUEZ développe un nouveau concept des Zones de Rejet Végétalisées, également connu sous le nom de « Zone Libellule® ». Ce concept, contrairement aux autres zones de rejet végétalisées, est en capacité d’atteindre des objectifs quantifiés en matière de régulation hydraulique, de traitement des micropolluants et du bénéfice écologiqueCes zones de rejets associent plusieurs compartiments, de morphologie et tailles variables, « comme un cocktail d’écosystèmes » permettant l’enchaînement de différents mécanismes de dégradation ou d’absorption des polluants.  Les avantages par rapport à une zone de rejets végétalisée classique : un dimensionnement optimisé par rapport à des objectifs définis et aux flux de polluants et débits entrants ; une valeur ajoutée quantifiable qui permet ainsi de justifier des investissements engagés.

Comment réalise-t-on et exploite-t-on ces dispositifs ?

La réalisation des Zones Libellule® s’inscrit dans le cadre de la norme AFNOR relative au génie écologique. A ce titre, la conception implique une concertation continue avec les acteurs locaux et les services de l’Etat. L’enjeu est de concevoir chaque zone en fonction des objectifs spécifiques fixés avec les parties prenantes locales : régulation hydraulique, amélioration de la qualité de l’eau, renforcement de la biodiversité, valorisation de l’eau, valorisation du site…

Leur bon fonctionnement à long terme nécessite une exploitation dédiée, qui s’articule autour d’actions de gestion différenciées et de suivis avec les partenaires impliqués pour garantir des résultats optimaux.

Quels sont les services rendus ?

La mise en place des Zones Libellule® permet de protéger les milieux récepteurs des eaux usées traitées. Cette protection peut se concentrer sur une épuration complémentaire selon les objectifs, quantitatif ou qualitatif, préalablement fixés. Des services complémentaires peuvent être rendus, tels que la préservation de la biodiversité, l’amélioration du cadre de vie (promenade, paysage) et la production de ressources (biomasse, réutilisation des éléments produits).

Quelles sont les zones végétalisées gérées par SUEZ en France ?

Le concept de Zone Libellule® a d’abord été testé auprès de la collectivité du SIVOM La Palus à Saint Just dans l’Hérault. L’étude, qui a duré 6 ans, a permis de démontrer que la création de la Zone Libellule® générait un gain environnemental, et permettait l’affinage naturel de la qualité des eaux usées traitées. Depuis, de nouvelles Zone Libellule® ont été construites ou sont en cours de construction sur le territoire national (Mios et Marcheprime (31), Arzens (11), Chateauroux (36), etc.).

La finalisation du projet de R&D Zone humide artificielle en 2017 a permis de franchir un palier dans la conception des zones humides artificielles, en optimisant le design de façon à permettre de proposer des garanties. Il a donné lieu à un guide de "Recommandation pour la conception, le suivi et la gestion de nouveaux concepts de Zones de Rejet Végétalisées". 

Sur la base de ces nouvelles connaissances, ce concept a pu s’exporter : l’application en Chine dans la ville de Shanghai sur une zone de 23 ha est un exemple de réussite pour ce projet et une illustration de son potentiel sur les marchés étrangers.

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