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L’eau en montage, une gestion complexe

L’image d’Epinal laissant à penser que les manteaux blancs neigeux des montagnes assurent aux stations une ressource en eau inépuisable et accessible est loin de la réalité. Les défis sont plus nombreux qu’il n’y paraît et il est important de mettre en place des solutions capables de satisfaire les différents usages en eau auquel elles doivent répondre. En effet, cette performance de la gestion des ressources en eau à la montagne constitue un enjeu majeur pour le développement des stations de ski puisqu’elle conditionne l’accueil du public, la préservation du milieu naturel et les conditions d’enneigement des pistes.

L’eau est au cœur de la montagne. Elle y apparaît sous ses formes notamment solides, liquides et elle est l’une des contributrices majeures de l’attractivité du territoire par sa capacité à proposer des activités sportives. Mais pour assurer un service de qualité optimale, les stations de ski doivent faire face à 3 défis majeurs : quantité, qualité et saisonnalité. L’expertise déployée par SUEZ sur les stations des Ménuires et de Val-Thorens, dans la vallée de Belleville, sont l’une des réponses concrètes répondant à ces enjeux.

Gérer la quantité de la ressource

Contrairement aux idées reçues, l’eau n’est pas obligatoirement abondante en montagne. Une situation qui résulte notamment du fait qu’il y a peu de nappes phréatiques et que les périodes d’étiage n’ont lieu que deux fois par an (septembre et février) dont l’une en pleine période hivernale au moment où les stations de ski ont le plus besoin de la ressource en eau. Qui plus est, il faut assurer conjointement les trois usages de l’eau en montage avec une ressource limitée : le débit réservé pour maintenir la vie aquatique des milieux naturels (la priorité), l’activité humaine et la production de neige de culture. Face à cette faible quantité, il est aussi important de lutter contre les fuites !

Assurer la qualité de l’eau

L’eau en montage est pure car c’est au sommet d’un bassin versant, c’est-à-dire en altitude, qu’un cours d’eau se forme mais ce n’est pas pour autant qu’elle ne doive pas être traitée d’autant qu’il existe un risque spécifique lié à la présence d’animaux en montagne qui peut générer des pollutions bactériologiques. Cette pureté impacte également la qualité d’une autre manière puisque son ruissellement rapide l’empêche de se charger en minéraux. Il en résulte une eau dure, corrosive pour les réseaux de canalisation et faible en qualité organique. Par ailleurs, en raison de la localisation des points de captages, qui se trouvent en surface, les installations de traitement doivent faire face à une turbidité d’eau fluctuante, notamment lors de la fonte des neiges.

Solutionner la saisonnalité

Pendant la haute saison, la population augmente de manière exceptionnelle obligeant les collectivités et les opérateurs à trouver les réponses les mieux adaptées. Par exemple, la population de la vallée de Belleville est multipliée par 17 chaque hiver passant de 3 000 à plus de 50 000 personnes. Il est donc primordial de dimensionner les usines pour faire face à cette amplitude démographique et assurer la production de 6 500 m³ d’eau par jour contre 400 m³ le reste de l’année !

Exploitation et numérique en piste pour répondre main dans la main à ces défis 

Pour maintenir l’attractivité du territoire tout en préservant la ressource en eau, SUEZ a développé une vraie expertise adaptée à cet environnement particulier. SUEZ propose ainsi aux collectivités des solutions allant du traitement numérique des données à l’exploitation d’installations à haute performance technique qui s’opère souvent dans des conditions extrêmes nécessitant des formations et des équipements spécifiques à la montagne pour les équipes locales (ski, ski de randonnée et raquettes, utilisation des détecteurs de victimes en avalanches, motoneige, skis, chalumeaux pour dégeler les conduites et les branchements…).

En Auvergne-Rhône-Alpes, par exemple, ce travail en montagne est facilité par l’existence du centre Visio de SUEZ basé à Caluire-et-Cuire près de Lyon. Ouvert en 2014, ce pôle de pilotage est un appui 24h sur 24 à l’exploitation. C’est le centre névralgique de la région qui suit en temps réel les 3 600 installations, recueille et analyse les données des ouvrages et des équipes, programme les interventions, et en assure la logistique. Il met en œuvre également les solutions d’amélioration de la performance des ouvrages.

Quant à la production d’une eau de qualité, reminéralisée, elle est assurée par l’usine de Reberty, inaugurée en 2017. Totalement automatisée, celle-ci permet de répondre aux variations de volume. Cette usine présente également deux spécificités : elle est particulièrement compacte dans sa réalisation, ce qui est très important compte tenu du peu de places pour les installations en montagne. Elle est également dotée d’un procédé d’ultrafiltration lui permettant de s’adapter aux variations de débit d’eau entrante et est interconnectée au réseau et à l’usine d’eau potable des Bruyères, située aux Menuires.

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