Qualité de l'eau potable : micropolluants et microplastiques, ce qu'il faut savoir

Publié le 16 septembre 2019
On les dit toxiques et dangereux, on les soupçonne d’être cancérigènes ou de perturber le système endocrinien. Les micropolluants organiques sont très nombreux dans notre environnement. La commission européenne a recensé pas moins de 110 000 molécules différentes !
Toutes ces molécules trouvent leur origine dans l’activité humaine et depuis bien longtemps : l’agriculture, les industries, l’activité domestique… Invisibles à l’œil nu, ils sont partout : dans l’air que nous respirons, les aliments que nous consommons et également dans l’eau de nos cours d’eau et nos nappes. Les micropolluants constituent un ensemble très hétérogène de substances présentes en très faible concentration dans notre vie de tous les jours : l’équivalent d’un petit pois dans une piscine olympique, c’est l’ordre de grandeur de concentration des micropolluants dans les milieux aquatiques.
Les micropolluants sont classés selon deux grandes familles :
- Les micropolluants minéraux tels que métaux, métalloïdes et éléments radioactifs : plomb, cadmium, mercure, arsenic, antimoine, radon, uranium, etc.
- Les micropolluants organiques : pesticides, hydrocarbures, solvants, détergents, cosmétiques, substances médicamenteuses, etc.
Les normes nationales ou européennes sont de plus en plus exigeantes pour les détecter et en fixer les seuils. Les pratiques agricoles et industrielles sont de plus en plus strictes et les moyens analytiques de plus en plus performants.
Rappel de la règlementation « eau potable » en cours
Les micropollutions règlementées en France sont essentiellement à ce jour les pesticides :
– les insecticides organiques;
– les herbicides organiques;
– les fongicides organiques;
– les nématocides organiques;
– les acaricides organiques;
– les algicides organiques;
– les rodenticides organiques;
– les produits anti moisissures organiques;
– les produits apparentés (notamment les régulateurs de croissance)
et leurs métabolites, produits de dégradation et de réaction dits pertinents, au nombre de 3 à ce jour : alachlore OXA, métolachlore ESA et métolachlore OXA
Cette règlementation pourrait évoluer lors de la révision de la directive européenne (2021-2022) avec une prise en compte des composés suivants :
– Bêta-oestradiol (50-28-2)
– Bisphénol A
– Nonylphénol Et la famille des perfluorés
Qu'en est-il des microplastiques ?
Deux grands types de microplastiques sont distingués :
- les microplastiques primaires, produits et utilisés directement sous la forme de petites particules plastiques (de diamètre < 5 mm) dans de nombreuses applications industrielles et domestiques (jets d’air, peintures, textiles, cosmétiques)
- les microplastiques secondaires produits par la fragmentation des macroplastiques sous l’action mécanique, physico-chimique et biologique. La plupart des travaux se sont intéressés aux fibres de diamètre compris entre 60 µm et 5 mm, mais on peut considérer que la taille inférieure des microplastiques va jusqu’à 0,1 µm, taille en dessous de laquelle on rentre dans le domaine des nanoparticules. Au-delà de 5 mm on parle de macroplastiques.
Les déchets plastiques retrouvés dans les eaux sont essentiellement constitués de polyéthylène, polypropylène et polyéthylène téréphtalate (PET). On trouve également du PVC, polystyrène, polyuréthane.
Les microplastiques sont un sujet d’étude et d’inquiétude dans les eaux naturelles (rivières, mers). Ils sont donc devenus un sujet majeur pour l’assainissement et la gestion des eaux pluviales. Ces éléments indésirables sont désormais même cités dans le projet de nouvelle Directive Européenne Eau Potable proposée par la Commission Européenne, actuellement en cours de révision.
La première source d’apport de particules est l'eau elle-même, surtout si elle est embouteillée. Viennent ensuite, les fruits de mer, la bière et le sel. Le WWF précise que les résultats pourraient être encore sous-estimés, car les microplastiques présents dans le riz, le blé, le maïs, le lait ou encore le pain n'ont pas été examinés.
Le WWF en particulier alerte les gouvernements : « les plastiques ne polluent pas juste nos rivières et océans, ils ne tuent pas seulement la vie marine, mais ils sont en chacun d'entre nous », élargissant la problématique à l’enjeu environnemental lié à la production même de matière plastique, soulignant son omniprésence dans notre quotidien.
Un niveau de connaissance sur le sujet encore faible
Il est à noter qu’il n’y a pas encore de méthode analytique normée pour les microplastiques pour l’eau potable.
Chez SUEZ , au sein du CIRSEE, nous utilisons cependant la méthode
considérée par les spécialistes comme plus performante et pertinente. Même la définition de «microplastiques» prête parfois à débat (plage des tailles variable suivant les auteurs).
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