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Peut-on un jour manquer d'eau en France ?

Peut-on un jour manquer d'eau en France ?

Publié le 19 novembre 2018

Day Zero : pour les habitants du Cap, en Afrique du Sud, ces mots ont un sens bien particulier : ils désignent le jour où il n’y aura plus d’eau au robinet…Initialement prévu à mi 2018, ce « day zero » a pu, grâce aux mesures drastiques prises par la Ville (et aux pluies récentes..), être repoussé au-delà de 2019. Qu’en est-il en France ? Sommes-nous menacés par un « Jour Zéro » ?

Comment peut-on manquer d'eau ?

Pour répondre à cette question, il convient d’abord de rappeler que l’eau, contrairement au pétrole, n’est pas une ressource qui finira un jour par s’épuiser puisqu'elle circule en permanence sur notre planète. Si cette circulation, connue sous le nom de « cycle de l’eau », se fait à l’échelle planétaire (circulations océaniques et atmosphériques...), l’usage de l’eau, en revanche, lui, est très local: l’eau se transporte peu, et c’est donc (à quelques exceptions près) à proximité du lieu où elle sera utilisée qu’elle doit être prélevée dans le milieu naturel.

Le manque d’eau arrive lorsque se produit un déséquilibre local (et généralement momentané) entre le besoin (la demande en eau), et la ressource disponible. Ce déséquilibre a d’autant plus de risque de se produire au moment où la demande est la plus élevée (par exemple en été, lors des épisodes de canicule) et où la ressource se fait plus rare, le cas le plus défavorable étant généralement celui d’un été chaud et sec succédant à un hiver également sec, durant lequel les nappes phréatiques n’ont pas pu se recharger suffisamment.

Ce risque doit s’apprécier à un niveau local, puisque tant la demande en eau que la disponibilité de la ressource dépendent des caractéristiques du territoire considéré. Par exemple, pour la demande en eau : caractère urbain ou rural, saisonnalité de la population, présence ou non d’activités industrielles, … et pour la disponibilité de la ressource : pluviométrie locale, capacité des cours d’eau, comportement des nappes souterraines, …

La situation en France

Si il existe autant de cas de figure que de territoires considérés, on peut avoir une idée très globale et macroscopique de l’évolution de la situation en France en suivant certains indicateurs comme par exemple le nombre de départements ayant pris au moins un arrêté sécheresse sur une période donnée. Ainsi, l’année 2017 marque un record historique, avec une valeur de 84 départements concernés (le record précédent datait de 2003), ce qui démontre bien que le nombre de territoires « en tension » va crescendo, ceci illustrant sans nul doute les effets du changement climatique. L’année 2018 (avec une valeur de 58 départements concernés à mi-août) marque d’une certaine manière un « répit », grâce à l’hiver 2017/2018 particulièrement pluvieux qui a permis, sur une large partie du pays, une bonne recharge des nappes (ce qui n’empêche pas quelques situations tendues, comme par exemple dans la haute vallée du Rhône). Mais la tendance générale est bien à l’augmentation de ces situations de tension…

Si on redescend à une échelle locale, il existe un certain nombre, heureusement très réduit de territoires (du mois en France métropolitaine) ayant déjà expérimenté un « day-zéro ». Il s’agit à chaque fois de petits systèmes ruraux, peu interconnectés, qui, n’ayant pu gérer le déséquilibre momentané « demande-ressource », ont dû, souvent dans l’urgence, faire appel à des solutions palliatives : rotations de camion-citerne, distribution de bouteilles d’eau, … Cette situation est nettement plus fréquente dans certains territoires ultra marins (c’est le cas de la Guadeloupe par exemple).

Les collectivités de taille plus importante ont jusqu’à présent été épargnées par ce « day -zéro », du fait , souvent, d’une meilleure diversification de leurs ressources en eau, de variation de la demande plus « lissées » et d’une meilleure anticipation de leurs besoins. Mais toutes doivent se poser la question de leur capacité à assurer le service dans les cas où se produirait simultanément une forte demande (par exemple, le cas d’une métropole accueillant un événement sportif ou culturel de grande ampleur) et une faible disponibilité de la ressource.

Les solutions existantes : 

Pour anticiper au mieux et faire face à ce risque de « jour zéro », il existe tout un éventail d’actions à mener, portant à la fois sur la demande et sur la disponibilité de la ressource :

  • Sur la demande : inciter à une consommation responsable (par exemple, par des campagnes de communication, mais aussi par des tarifications différenciées selon les périodes de l’année, ce que permettent aujourd’hui des techniques comme la télérelève des compteurs d’eau communicants On'connect de SUEZ), lutter contre le gaspillage, agir sur la performance des réseaux d’eau pour limiter les fuites, gérer plus finement la pression de distribution,  …
  • Sur la disponibilité : définir clairement la stratégie de prélèvement dans les différentes ressources en eau et envisager si besoin une diversification de celles-ci, créer des interconnexions entre des réseaux d’eau, procéder à des recharges artificielles des nappes, favoriser la réutilisation des eaux usées traitées pour certains usages particuliers, …

C’est par une stratégie globale, basée sur des scénarios prédictifs incluant les hypothèses d’évolution de la demande en eau du territoire et les effets du changement climatique, et combinant les différentes actions basée sur des technologies innovantes, digitales et prédictives déployées notamment par SUEZ que les collectivités pourront éviter d’avoir demain à affronter des « jours zéro ». 

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