Chargement en cours

Infrastructures de l’eau, un patrimoine à sauvegarder

Les conclusions de la première séquence des Assises de l’eau, rendues publiques le 29 Août dernier par le Premier ministre, ont abouti à la décision, celle d’une accélération des travaux de renouvellement des infrastructures via la mise en place de nouveaux schémas de financement. Dans ce contexte, les diverses solutions techniques développées par le Groupe SUEZ constituent un moyen de faciliter la mise en œuvre des chantiers et d’améliorer l’efficience des investissements.

Annoncées en novembre 2017 par le Président de la République Emmanuel Macron, à l’occasion du 100ème Congrès des maires de France, les Assises de l’eau ont débuté en avril dernier, par une première séquence de travail consacrée à la problématique du vieillissement des réseaux d’eau et d’assainissement. Durant un peu plus de 3 mois, le comité de pilotage des Assises de l’Eau, présidé par Sébastien Lecornu, Secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, a réuni l’ensemble des parties prenantes, professionnels de l’eau, élus locaux, parlementaires, politiques, financiers, représentants des consommateurs et des ONG pour rechercher les moyens de résorber les retards accumulés en termes de renouvellement des réseaux et infrastructures. Trois groupes de travail ont été constitués, respectivement chargés du diagnostic technique et financier des réseaux, de l’ingénierie technique et juridique et des solutions de financement. Leurs propositions ont fait l’objet d’une restitution officielle par le Premier Ministre Edouard Philippe le 29 août dernier.

Un diagnostic sans surprise

L’état des lieux dressé à l’occasion de ces Assises de l’eau est sans appel. Les réseaux et infrastructures d’eau, essentiels pour la santé des consommateurs et l’équité territoriale, comme pour la préservation du milieu et des ressources naturelles, n’ont cessé de se dégrader au fil du temps. En cause, l’usure “naturelle”, l’augmentation des sollicitations liée à la densification démographique, notamment en zone urbaine, l’amplification de l’alternance entre périodes de sécheresse et inondations et… l’insuffisance des investissements consentis pour leur rénovation. Pour y remédier, il faut donc mieux planifier les chantiers afin d’optimiser les investissements. Au rythme actuel du renouvellement annuel, il faudrait plus de 150 années pour mener à terme la rénovation complète des 1,3 million de kilomètres de réseaux parcourant le sous-sol l’Hexagone1. De plus, quelle que soit l’accélération donnée aux chantiers de remplacement des réseaux, forcément limitée par les réalités financières, l’hypothèse d’un renouvellement systématique, par exemple, par classe d’âge, s’avèrerait peu efficace, le vieillissement des canalisations et conduites étant corrélé à des facteurs multiples : matériau, intensité des sollicitations, environnement… Les recherches menées par SUEZ depuis déjà plusieurs décennies pour développer des outils permettant d’enrichir et de partager la connaissance des réseaux prennent ici tout leur sens.

Innover pour aider à une meilleure connaissance des réseaux

Précurseur, SUEZ avait ouvert la marche, voilà déjà plus de trente ans, en mettant au point Apic, l’une des premières bases de données géolocalisées des réseaux permettant de stocker et ordonner l’ensemble des informations nécessaires à la bonne gestion des infrastructures (fuites, problème de qualité du sous-sol, accident de circulation etc.). Depuis, ce système d’information géographique, SIG, a fait place à un nouvel outil. Plébiscité par l’ensemble des opérateurs, intervenant dans le sous-sol, (télecom, électricité, gaz, eau), et développé par la société ESRO, il constitue aujourd’hui un outil majeur pour le partage des informations et une gestion patrimoniale performante des systèmes enterrés. Les données stockées dans la base de SIG servent notamment à alimenter les systèmes d’aide à la décision, destinés à concevoir les programmes de renouvellement des installations et des équipements. De nombreux autres travaux sont menés, par le département Recherche & Développement de SUEZ. Ils visent à l’optimisation d’aide à la décision, via la collecte, l’analyse des données et la modélisation du réseau.

Investir le bon euro au bon endroit grâce au numérique

« Les solutions numériques, en facilitant le développement de modèles prédictifs, constituent la meilleure voie pour détecter les points les plus vulnérables du réseau et permettre aux collectivités d’investir le bon euro au bon endroit au bon moment », commente Benjamin Ferniot, directeur commercial collectivités Francechez SUEZL’outil Netscan en est un parfait exemple qui, couplé à un logiciel intelligent, retrace l’historique des réseaux (date de pose, nature du sous-sol, infiltrations, antécédents de fuites) et évalue leurs conditions de fonctionnement (qualité et dureté de l’eau, vitesse d’écoulement), pour mettre en évidence les tronçons à risque. Autre innovation, la transposition dans le secteur de l’eau, de la technologie Building Information Modeling, BIM, modèle informatique de création de maquettes numériques en 3D, devrait prochainement offrir aux collectivités et diverses parties prenantes un accès direct et simplifié à la représentation de l’ensemble des infrastructures, un peu à la manière de Google Street, afin de renforcer la transparence du service de l’eau et la coordination des diverses interventions en sous-sol. Le déploiement du pilotage intelligent des réseaux aux zones péri-urbaines et rurales est une autre piste pour réduire la fracture territoriale.

Des besoins d’investissements supplémentaires

Reste que, même ciblés, les travaux de remise à niveau du réseau et des infrastructures de l’eau, ne pourront se faire sans hausse des coûts. L’ampleur et l’urgence du chantier impose que tous les contributeurs, Etat et établissements publics, autorités organisatrices, consommateurs, consentent à des efforts supplémentaires. C’est en tout cas le sens des propositions formulées par SUEZ et les professionnels de l’eau lors des Assises. Propositions, pour la plupart, retenues par le gouvernement. Ainsi d’importants moyens seront orientés à l’échelle de l’Etat pour améliorer la connaissance des infrastructures et de leur fonctionnement tandis que de nouvelles pistes de subventions, notamment européennes, seront explorées. Plusieurs dispositions ont également été arrêtées pour favoriser l’accès des collectivités aux prêts et les accompagner dans leur ingénierie.

De leur côté, les opérateurs se sont engagés à poursuivre leurs efforts d’amélioration de la productivité et de l’efficacité économique des services de l’eau et à s’attacher à restaurer la confiance des consommateurs dans l’eau du robinet. En effet, si l’augmentation du prix de l’eau semble inexorable, cette dernière pourrait être, au moins en partie atténuée par une baisse de la consommation d’eau embouteillée-pour rappel à minima 100 fois plus chère que l’eau du robinet, et fortement génératrice de déchets.

“Cette vérité des prix est indissociable d’un retour au principe vertueux : l’eau paye l’eau,” conclut Hugues d’Antin, directeur délégué aux relations institutionnelles. Le débat public a été longtemps été focalisé sur un prix bas de l’eau, les Assises ont permis de comprendre que le prix de l’eau doit aussi couvrir les investissements nécessaires à la préservation des infrastructures pour les générations futures ».

Gageons que la seconde séquence des Assises de l’eau, consacrée au changement climatique, à la résilience des territoires et à la préservation de la ressource parvienne à un même consensus !

1«Le patrimoine de l’eau », de Maria Salvetti, économiste à l’IAE de Paris pour l’Union des Industries et Entreprises de l’Eau et de l’Environnement

POUR CONTINUER LA LECTURE

  • Qualité de l’eau potable : appréhender le risque pour mieux le maîtriser

    Aliment le plus contrôlé en France, l’eau n’en reste pas moins une denrée fragile et exposée aux pollutions. Fort de son expertise et de son écosystème de partenaires, SUEZ a récemment mis sur le marché une nouvelle offre de contrôle en temps-réel de la qualité de l’eau basée sur une combinaison inédite d’innovations technologiques. AQUADVANCED® Quality Monitoring a ainsi été officialisée lors de la dernière Singapore International Water Week.
  • Maîtriser la corrosion pour préserver l’eau et les conduites en distribution

    Il est aujourd’hui bien établi que l’eau interagit avec les matériaux dans le réseau et que la corrosion joue un rôle majeur dans cette problématique. En effet, cette action peut provoquer une dégradation de la qualité de l’eau au robinet des consommateurs mais également une dégradation accélérée des conduites. Zoom sur un phénomène que SUEZ sait maîtriser.
  • Peut-on un jour manquer d'eau en France ?

    Day Zero : pour les habitants du Cap, en Afrique du Sud, ces mots ont un sens bien particulier : ils désignent le jour où il n’y aura plus d’eau au robinet…Initialement prévu à mi 2018, ce « day zero » a pu, grâce aux mesures drastiques prises par la Ville (et aux pluies récentes..), être repoussé au-delà de 2019. Qu’en est-il en France ? Sommes-nous menacés par un « Jour Zéro » ?